Dans la préfecture de l’Amou (Togo), niche la cascade d’Ayomé, site d’attraction touristique et de pèlerinage abritant depuis plus 50 ans, un sanctuaire pour la Vierge Marie. Chaque année, le lieu attire les pèlerins catholiques.
Martin Koffi Djidjiwou s’occupe de l’entretien du site depuis des années.
Il témoigne: « c’était un lieu mystérieux où les ancêtres venaient laisser les morts. Et quelques instants après leur retraite à la maison, les disparus reviennent à la vie et rejoignent leurs familles ».
Selon la légende poursuit-il : « Tout cela avait pris fin à cause d’une malheureuse curiosité d’une femme qui venait de perdre son enfant ».
« Comme de coutume, la population était venue laisser l’enfant décédé sur les lieux en espérant sa résurrection. Au lieu de partir à la maison avec la foule, la mère de l’enfant s’était cachée sous les rochers afin de voir ce qui allait se passer. Ainsi, le moment venu où le mystère de la résurrection devait se passer, elle avait commencé à sentir l’odeur d’un parfum qui la suffoquait. Ne pouvant pas supporter cette forte odeur, naturellement, elle a éternué. Du coup, le mystère ne s’était plus poursuivi et son enfant que la foule espérait patiemment à la maison ne s’est plus jamais réveillé depuis lors à ce jour », rapporte le vieux sage Djidjiwou à agridigitale.tg.
Et de poursuivre : « la femme curieuse retourna alors chez elle à la maison avec des pleurs se plaignant que le mystère de la résurrection n’a pas travaillé en faveur de son enfant. Ne comprenant pas cela, les vieux se sont lancés dans les consultations des oracles et ils apprirent que la femme était responsable de cette situation en voulant découvrir ce qu’elle ne devait pas. Pour réparer le tort, les mannes avaient réclamé le sacrifice d’un enfant que ses parents ont longtemps désiré. Ce que les aïeux n’ont pas accepté. Par d’autres prières et supplications, les religieux et prêtres traditionnels venaient souvent sur le site implorer la clémence et le pardon du ciel pour le retour de cette grâce perdue. C’est ainsi qu’un jour, alors qu’ils étaient dans l’attente du retour de cette grâce, ils aperçurent mystérieusement l’image de la Vierge Marie avec un enfant en main ».
Depuis lors, un sanctuaire a été érigé sur le site par l’Eglise Catholique sous le nom de « Notre dame d’Ayomé, médiatrice de toutes les grâces ».
Et depuis plus de 50 ans, un pèlerinage annuel y est fait par les fidèles. Idem pour les touristes, tous, curieux de découvrir et comprendre un peu ce mystère et puiser un peu de cette eau.
« La particularité est que cette cascade par rapport aux autres est que le lieu de résurrection et l’eau est une eau naturellement bénite procurant du bonheur », lance le maître des lieux. A l’entrée du sanctuaire, on peut lire ce message: « Allez boire à la fontaine et y faire vos ablutions tout en demandant à Dieu de purifier votre cœur ».
Soulignons que le nom Ayomé veut dire une zone des plantes à karité, une espèce appelée dans le milieu sous le nom de « Oyomo », d’où « Oyomomé » (dans les plantations de karité, une huile même reconnue pour ses vertus ou dans les entrailles d’une femme selon l’appellation au Bénin).